© Sabrina Nehmar

Zorana ZeravcicEnseignante-chercheuse au laboratoire Gulliver (CNRS/ESPCI)

Médaille de bronze du CNRS

Fascinée par la capacité de la matière vivante à réaliser des fonctions extrêmement complexes, Zorana Zeravcic s’en inspire pour développer de nouveaux matériaux. Maître de conférences à l’ESPCI Paris et membre du laboratoire Gulliver (CNRS/ESPCI Paris – PSL), elle a reçu cette année la médaille de bronze du CNRS.

Son objectif est des plus ambitieux, puisqu’il s’agit de créer de la matière artificielle aux propriétés inspirées des différentes fonctions et de l’adaptabilité du monde du vivant. Zorana Zeravcic, maître de conférences à l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI Paris) et membre du laboratoire Gulliver (CNRS/ESPCI Paris – PSL), est experte dans l’étude de la matière molle. Elle programme des interactions entre des briques élémentaires, comme des particules colloïdales, des gouttelettes et des molécules d’ADN, afin d’aboutir à de nouvelles classes de matériaux.

« La nature est riche en matières aux fonctionnalités complexes, explique Zorana Zeravcic. Dans notre corps par exemple, chaque seconde des protéines se replient, des molécules s’autoassemblent, des enzymes catalysent des réactions chimiques, etc. J’étudie les principes qui nous permettront d’imiter ces propriétés dans des systèmes artificiels. L’autoassemblage permet de pouvoir simplement jeter des briques élémentaires dans une solution, et voir le matériau conçu se former tout seul. »

Zorana Zeravcic s’inspire de l’apparition de la vie, qui a su se développer à partir d’une poignée d’atomes différents : hydrogène, carbone, oxygène, azote, soufre, phosphore… Si les molécules sont ensuite devenues de plus en plus complexes, tout a reposé sur des bases simples. Zorana Zeravcic a récemment travaillé sur la théorie derrière le repliement structuré de chaînes de gouttelettes, à la manière du repliement naturel des protéines. Elle élabore actuellement une suprastructure colloïdale, inspirée des virus, qui parvient à capturer et transporter de petits objets. Zorana Zeravcic regarde aussi l’action des enzymes afin de créer de nouveaux catalyseurs.

Mais d’où tire-t-elle l’énergie pour tous ces travaux ? « J’ai grandi dans une famille où nous sommes chercheurs et universitaires depuis trois générations, un environnement qui a nourri ma curiosité et mon envie de comprendre comment les choses fonctionnent, raconte Zorana Zeravcic. J’ai d’ailleurs une formation de physicienne, et me voilà à l’interface de cette discipline, de la chimie et de la biologie. »