Raphaël RodriguezChercheur laboratoire Chimie et biologie de la cellule (CNRS/Institut Curie/INSERM)
Le chimiste Raphaël Rodriguez traque sans relâche le rôle du fer et du cuivre impliqués dans la dissémination métastatique et des maladies inflammatoires. Sa ténacité et l’avancée de ses recherches sur le cancer lui valent la médaille d’argent du CNRS.
Raphaël Rodriguez en a parcouru du chemin depuis Avignon, sa ville natale, où il a suivi un cursus en chimie-biologie. Après un doctorat à Marseille et Oxford, il enchaîne sur d’un postdoc à Cambridge. Partie prenante des 30 Young leaders de moins de 40 ans issus de la société civile franco-britannique, il est aussi nommé « Fellow » de la Royal Society of Chemistry de Londres, en 2017. Il assoit sa réputation Outre-Manche. Mais pas seulement ! La Société allemande de chimie, lui décerne le Prix Klaus Grohe en 2022. Il obtient également deux prix internationaux qui soulignent sa double expertise en chimie et en biologie, le Tetrahedron Young Investigator Award in bio-organic and Medicinal Chemistry et Liliane Bettencourt Award in Life Sciences.
Chercheur au CNRS depuis 2012, il fait ses armes à l’Institut de chimie des sciences naturelles (CNRS/ Université Paris-Saclay) où il vise le même objectif que lorsqu’il s’imaginait médecin : soigner. Aujourd’hui, chef d’équipe au laboratoire « Chimie et biologie de la cellule » (CNRS – INSERM – Institut Curie / PSL), il continue d’innover en ce sens. En attestent ses publications scientifiques comme celle où il met à jour une chaîne de réactions inconnues impliquant le fer et surtout le cuivre, engendrant des modifications métaboliques, épigénétiques à l’origine de l’inflammation et de la progression tumorale*. Des travaux qui ont donné lieu à plusieurs « prototype-médicament » pour atténuer ces phénomènes.
Sa compréhension des mécanismes biologiques au niveau moléculaire, son audace, et son envie de conduire une recherche fondamentale « jusqu’au lit du patient » l’ont amené à construire des approches thérapeutiques inédites et de nombreuses molécules médicaments.
Raphaël Rodriguez a notamment permis la synthèse de la remodeline, une petite molécule pour corriger les défauts de l’organisation de la chromatine impliqués dans le vieillissement cellulaire. Ses recherches ont également abouti à la première synthèse chimique du produit naturel complexe marmycine et de l’ironomycine qui cible le métabolisme du fer et peut agir sur les processus tumoraux. Avec son équipe, il est par ailleurs parvenu à élucider le mécanisme d'action de la salinomycine contre les cellules souches cancéreuses et à identifier le rôle du fer dans le maintien de ces cellules.
Son appétence pour l’applicatif se retrouve aussi dans une start-up Adrestia Therapeutics co-fondée avec son ancien mentor Sir Steve Jackson, récemment acquise par la société américaine Insmed, Inc qui développe de nouvelles stratégies thérapeutiques. Et son énergie semble toujours inoxydable !
*Travaux publiés dans la revue Nature le 26 avril 2023.