Cornelia MeinertChercheuse à l’Institut de chimie de Nice (CNRS/Université Côte d’Azur)
Après une thèse effectuée au Helmholtz Centre for Environmental Research à Leipzig, en Allemagne, dans le laboratoire de Werner Brack, elle rejoint l’Institut de chimie de Nice (ICN) en tant que chercheuse postdoctorale en 2009, suivie de deux ans de postdoc financés par le CNES. Recrutée au CNRS en tant que chargée de recherche en 2013, elle obtient en 2018 un ERC Starting Grant pour ses travaux sur l’origine de la chiralité biomoléculaire. Elle établit alors son groupe de recherche, qu’elle co-dirige avec Uwe Meierhenrich au sein de l’ICN à l’Université Côte d’Azur. Elle est particulièrement enthousiaste à l'idée d'élargir ses recherches à l'astrochimie expérimentale pour explorer le contexte astrochimique des asymétries induites par des photons chiraux, après avoir acquis une expertise reconnue dans l’analyse multidimensionnelle et la photochimie asymétrique à l’aide de rayons synchrotron et lasers.
Projet ERC Consolidator : ICE-EEVOLVE : Interstellar Chiral Evolution‒Exploring Enantiomeric Excesses in Evolving Environments
La homochiralité, notamment la prédominance des acides aminés L (gauche) dans les organismes terrestres, intrigue depuis longtemps. Les météorites montrent que ce biais existait bien avant la formation de la Terre, dans des glaces interstellaires riches en eau, exposées à la lumière stellaire polarisée circulairement. Pourtant, l’interaction entre photons chiraux et molécules organiques, dans ces glaces amorphes, reste mal comprise.
Fait intrigant, certains acides aminés de météorites altérées par l’eau présentent un enrichissement supérieur à 20 %, suggérant des mécanismes asymétriques encore inconnus. De plus, les monomères sucrés et aminonitriles, possibles précurseurs des acides aminés, sont souvent négligés. Leur biais chiral ou une amplification mutuelle avec les acides aminés constituent une lacune dans les recherches actuelles.
Le projet ICE-EEVOLVE explorera l’évolution chimique asymétrique des glaces amorphes riches en eau et des organiques chiraux, depuis les nuages moléculaires jusqu’aux systèmes planétaires. Grâce à des expériences innovantes sur glaces interstellaires, combinées à l’analyse d’échantillons extraterrestres, nous cherchons à comprendre les origines de la chiralité dans les briques de la vie.