Chloé Grazon
Dans son projet ERC COMET, Chloé Grazon de l’ISM (CNRS/Université de Bordeaux/Institut polytechnique de Bordeaux) veut développer des nanoparticules organiques capables d’échanger de l’énergie entre-elles. Décorées de biorécepteurs (ADN, protéines), ces nanosondes pourront émettre des signaux complexes, et ainsi mesurer la concentration de diverses molécules, dont, par exemple, des opiacés.
Chloé Grazon, chargée de recherche à l’Institut des sciences moléculaires (ISM, CNRS/Université de Bordeaux/Institut polytechnique de Bordeaux), synthétise des biosenseurs à partir de nanoparticules organiques fluorescentes et étudie leurs propriétés photophysiques. De telles sondes servent par exemple à détecter, dans l’organisme ou dans des échantillons biologiques, des hormones, des métabolites, des médicaments et toutes sortes de petites molécules organiques dont la présence modifie la lumière émise par les nanoparticules. Ce signal lumineux est détectable par des spectrophotomètres de laboratoire, mais Chloé Grazon cherche également à rendre cette méthode compatible avec du matériel moins onéreux, qui serait par exemple disponible dans un cabinet médical.
Ses travaux ont reçu le soutien d’une bourse ERC Starting Grant dans le cadre du projet COMET[1]. Il s’agira de synthétiser des nanoparticules non seulement plus compactes et plus brillantes, mais surtout capables de communiquer entre elles. « L’idée est que cette communication se fasse sous la forme d’un transfert d’énergie entre plusieurs nanoparticules, explique Chloé Grazon. Au lieu d’avoir juste des particules qui s’allument toutes de la même manière pour nous signaler de la présence de leur cible, un assemblage de différentes nanoparticules va nous donner des signaux beaucoup plus riches et complexes, et ainsi permettre d’améliorer la limite de détection des biosenseurs fluorescents existants à l’heure actuelle. »
Dans COMET, Chloé Grazon se concentrera sur l’optimisation de la chimie des nanoparticules par autoassemblage pour obtenir les propriétés optiques désirées. Dans un premier temps, elle désire mesurer la concentration en opiacés, mais ses travaux pourraient s’ouvrir à une gamme de cibles bien plus large. Ces biosenseurs devront également être réutilisables et rester purement organiques, pour des questions de développement durable et de biocompatibilité.
« C’est très excitant de recevoir des moyens supplémentaires pour mener ses travaux, réagit Chloé Grazon à l’annonce de l’obtention de son ERC. J’encourage d’ailleurs les femmes à surmonter leur syndrome de l’imposteur et à postuler à de telles bourses. »
[1] On-demand communication between fluorescent organic nanoparticles through energy transfer.