Christophe Coudret, lauréat 2024 d’une bourse du « Human Frontier Science Program »
Le Human Frontier Science Program (HFSP) est un programme international de soutien à la recherche qui finance des projets de recherche fondamentale interdisciplinaire et exploratoire dans le domaine des sciences de la vie. Portrait de Christophe Coudret, chercheur du CNRS au laboratoire Softmat et porteur du projet « Éclairer les réseaux de communication microbienne : le laboratoire phycosphère ».
Normalien de formation (ENS Ulm), Christophe Coudret obtient son doctorat sur la photosynthèse artificielle en 1991 sous la direction de Jean-Pierre Sauvage à l’Université de Strasbourg. Il poursuit par un post-doctorat à l’université du Texas à Austin (USA) avant d’entrer au CNRS en 1992. Après quelques années à travailler sur l’électronique moléculaire au CEMES à Toulouse, il rejoint en 2007 le laboratoire des IMRCP rebaptisé depuis Softmat (CNRS/Université Toulouse III - Sabatier).
Son activité de recherche se recentre alors sur l’étude dynamique du photochromisme en collaboration avec Dr Jean-Claude Micheau. L’aspect photochimie se développe plus amplement par l’emploi de nanosources de lumière, les particules « up-converting » à base de lanthanides, lesquelles convertissent des radiations de basse énergie (proche infrarouge) en lumière visible, voire ultraviolette. Le contexte de ses travaux de recherche s’est progressivement orienté vers la matière molle, et plus particulièrement autour du vivant.
Le projet coordonné par Christophe Coudret* et retenu par le Human Frontier Science Program s’intitule « Illuminating Microbial Communication Networks: The Phycosphere lab ». La phycosphère, qui constitue le cortège de microorganismes accompagnant les micro-algues de phytoplancton, est l’un des plus petits écosystèmes aquatiques. L'objectif principal de ce projet est de déchiffrer les rôles et impacts écologiques d'un mode de communication encore méconnu au sein de cette communauté : la lumière.
Dans l'environnement marin, les scientifiques ont établi qu'une grande partie de la communication, au sein des espèces et entre les espèces, s’effectue par le biais de messagers chimiques. Cependant, de récents travaux menés par Idan Tuval démontrent que des communications lumineuses peuvent être échangées entre les microorganismes planctoniques, ce qui a un impact sur les comportements collectifs.
Pour en savoir plus sur ces formes de communication, l’équipe de chercheurs propose le développement et l'application de nouvelles approches expérimentales et analytiques qui élargissent l’actuelle boîte à outils utilisée par les microbiologistes et les scientifiques de l'environnement. Ils proposent entre autres de mettre au point des microbalises lumineuses qui devraient permettre d’isoler et quantifier le rôle des signaux lumineux parmi les micro-organismes planctoniques sur leur comportement et leur fonction. A suivre donc…!
* En collaboration avec Idan Tuval (Instituto Mediterráneo de Estudios Avanzados / Majorque, Espagne), Glen Wheeler (Marine Biological Association / Plymouth, Royaume-Uni) et Jean-Baptiste Raina (University of Technology / Sydney, Australie).
Rédacteur : CCdM