Trois questions à propos du nouvel Institut d’hépatologie de Lyon

Résultats scientifiques

Réunir chercheurs, médecins, cliniciens et patients en un même lieu, c’est l’ambition du nouvel Institut d’hépatologie de Lyon. Le centre se consacre à l’étude et au traitement de toutes les pathologies du foie, ainsi qu’aux problématiques liées à la greffe hépatique.

Catherine Oudin est directrice de programme aux Hospices civils de Lyon (HCL) chargée de l’Institut d’hépatologie. Sophie Ayciriex est maîtresse de conférences à l’Université Claude Bernard Lyon 1 et mène ses recherches à l'Institut des sciences analytiques (ISA, CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1).

Quelles sont les particularités de l’Institut d’hépatologie de Lyon ?

Catherine Oudin – Ce consortium, officialisé au mois de mai 2022, réunit dix-huit unités de recherche et treize services cliniques. Ce modèle de centre intégré dédié au foie est unique en France, voire en Europe, et vise à un transfert rapide et efficace des innovations issues de la recherche vers la pratique clinique, au bénéfice des patients.

Quelles maladies sont concernées ?

Catherine Oudin – L’IHL s’intéresse à toutes les pahtologies du foie, dont la prévalence mondiale est en augmentation constante du fait de la fréquence de l’obésité et de la consommation d’alcool dans la population générale. Elles sont, de plus, difficiles à diagnostiquer, car souvent asymptomatiques, et à traiter puisqu’il s’agit d’un organe complexe qui peut être affecté simultanément par plusieurs pathologies.

Les maladies chroniques du foie touchent un milliard et demi de personnes dans le monde et en tuent plus de deux millions chaque année : cirrhose, cancer du foie, hépatites, etc. L’IHL couvre également une spécialité lyonnaise : la transplantation. Il s’agit en effet du seul traitement lors d’une défaillance ultime du foie ou d’un cancer du foie, quelles qu’en soient les causes.

Quels sont les apports de la chimie et des sciences analytiques à l’étude des pathologies du foie ?

Sophie Ayciriex - Nous avons commencé à travailler avec différentes équipes de l’IHL et en particulier Guillaume Rossignol, spécialiste de la greffe du foie chez l’enfant. Avant l’opération, le greffon est plongé dans une solution de préservation dont il fallait vérifier qu’elle n’ait pas d’impact négatif. Nous avons donc aidé à caractériser et doser les métabolites, présents dans le tissu hépatique du greffon, pour s’assurer de son bon fonctionnement physiologique. L’équipe ANABIO-MS, dirigée par Arnaud Salvador de l’ISA, développe aussi des méthodes analytiques par spectrométrie de masse ciblée pour le dosage de petites molécules.

Nous avons également un projet, en cours de validation, sur la détection de biomarqueurs des pathologies du foie, notamment avec l’aide de l’intelligence artificielle. Il s’agit d’extraire des signatures moléculaires des données de spectrométrie de masse haute résolution et de leurs corrélations cliniques, grâce à la plateforme de calcul scientifique de l’ISA dirigée par Yohann Clément. À terme, nous voulons aussi développer des approches d’imagerie par spectrométrie de masse, afin de localiser précisément la distribution de ces biomarqueurs à l’intérieur du tissu hépatique. L’identification de signatures moléculaires pour des prédictions cliniques est l’un des enjeux majeurs de ce programme de recherche.

Aux côtés de l’ISA, trois unités CNRS sont également impliquées dans l’Institut d’hépatologie : le Laboratoire de biométrie et biologie évolutive (LBBE, CNRS/VetAgro Sup/Université Claude Bernard), l’Institut de chimie et biochimie moléculaires et supramoléculaires (ICBMS, CNRS/Université Claude Bernard) et le Centre de recherche en cancérologie de Lyon (CRCL, CNRS/Centre anticancéreux Léon Berard/INSERM/Université Claude Bernard).

L'Institut d'Hépatologie qui s'intéresse à toutes les pathologies du foie regroupe 11 équipes de recherche. © Communication des HCL

Contact

Catherine Oudin
Directrice de programme aux Hospices civils de Lyon (HCL), chargée de l’Institut d’hépatologie
Sophie Ayciriex
Maîtresse de conférences à l'Universite Claude Bernard Lyon 1 et chercheuse à l'Institut des sciences analytiques (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1)
Christophe Cartier dit Moulin
Chercheur à l'Institut parisien de chimie moléculaire & Chargé de mission pour la communication scientifique de l'INC
Anne-Valérie Ruzette
Chargée scientifique pour la communication - Institut de chimie du CNRS
Stéphanie Younès
Responsable Communication - Institut de chimie du CNRS