Neuf prix de l'Académie des sciences décernés à des chimistes du CNRS

Distinctions

L’Académie des sciences remet chaque année des prix couvrant l’ensemble des domaines scientifiques, aussi bien fondamentaux qu’appliqués. Des chimistes liés au CNRS sont parmi les lauréats pour cette édition 2024.

Anne-Marie Caminade, lauréate du Prix Fédération Gay Lussac

Chercheuse au Laboratoire de chimie de coordination (CNRS), Anne-Marie Caminade est la créatrice des dendrimères phosphorés, qui sont de grandes molécules très ramifiées, aussi appelées « arbres moléculaires ». La modification des fonctions terminales des dendrimères (l’équivalent des feuilles des arbres) offre des propriétés dans différents domaines comme la catalyse, les nanomatériaux ou la santé. Deux start-ups sont issues de ses travaux de recherche dans ce dernier domaine.

Philippe Goldner, lauréat du Prix Philippe A. Guye

Chercheur à l'Institut de recherche de chimie Paris (Chimie ParisTech-PSL/CNRS/Ministère de la Culture), Philippe Goldner s'intéresse aux matériaux pour les technologies quantiques optiques et plus particulièrement aux cristaux dopés par des ions de terres rares et au centres colorés dans le diamant. Les applications visées se situent dans les domaines de la communication, du traitement de l'information, et des capteurs. Avec son équipe, il développe ces matériaux sous forme massive ou nano-structurée et a conduit de nombreuses études innovantes sur les états quantiques qui peuvent être créés dans ces systèmes.

Daniel Gryko et Denis Jacquemin, lauréats du Prix scientifique franco-polonais Marie SKlodowska-Curie et Pierre Curie

Directeur de l'Institut de chimie organique de l'Académie polonaise des sciences, Daniel Gryko s’intéresse à la synthèse de colorants fonctionnels aromatiques et hétérocycliques, l'absorption biphotonique, le transfert intramoléculaire de protons à l'état excité, les hélicènes, les radicaux émissifs et la photosynthèse artificielle. Il est particulièrement connu pour la découverte de nombreuses plates-formes fluorescentes hétérocycliques entièrement nouvelles telles que les 1,4-dihydropyrrolo[3,2-b] pyrroles, les dipyrrolonaphthyridinediones, etc.

Enseignant-chercheur au laboratoire Chimie et interdisciplinarité : synthèse, analyse, modélisation (CNRS/Nantes Université) et membre senior de l’Institut Universitaire de France, Denis Jacquemin s’intéresse à la compréhension des interactions lumière-molécules à l’aide des outils de la chimie quantique. En particulier, il s’intéresse à la compréhension, la rationalisation et à l’optimisation des propriétés de colorants organiques fluorescents.

Sami Lakhdar, lauréat du Prix Minafin

Chercheur au Laboratoire de hétérochimie fondamentale et appliquée (CNRS/Université Toulouse Paul Sabatier), Sami Lakhdar travaille sur l'utilisation d'outils physico-chimiques avancés, tels que les techniques de spectroscopie rapides, pour une compréhension fine des mécanismes réactionnels en chimie organique, notamment dans les domaines de l’organocatalyse et de la catalyse photorédox. Il utilise également ces techniques pour la conception de nouvelles méthodologies de synthèse durables. Dans ce cadre, son équipe développe plusieurs approches synthétiques dans le domaine de la chimie du phosphore. Cette synergie entre études mécanistiques et synthèse organique a conduit son équipe à établir plusieurs collaborations, tant en France qu'à l'étranger.

Christel Laberty-Robert, lauréate du Prix Joannidès

Enseignante-chercheuse au Laboratoire de chimie de la matière condensée de Paris (CNRS/Sorbonne Université/Collège de France), Christel Laberty-Robert s’intéresse à la conception, la synthèse et la caractérisation de matériaux hybrides pour la conversion et le stockage de l’énergie. Ses activités de recherche, autour du contrôle des interfaces hybrides organique/inorganique aux différentes échelles, utilisent différents procédés et chimies. L’objectif est d’améliorer les propriétés de transport dans ces matériaux multi-échelles pour les futurs dispositifs énergétiques.

Frédéric Leroux, lauréat du Prix Charles Dhéré

Chercheur au Laboratoire d’innovation moléculaire et applications (CNRS/Université de Haute-Alsace/Université de Strasbourg), Frédéric Leroux vise plusieurs objectifs en synthèse organique : molécules biologiquement pertinentes, sélectivité vers des molécules chirales, méthodes innovantes, douces et économiques pour incorporer des groupes fluorés émergents. Cette approche, appliquée à des échelles et problèmes industriels, a mené à des collaborations industrielles solides, alliant théorie et pratique pour résoudre des défis concrets.

Jean-François Lutz, lauréat du Prix Langevin

Chercheur à l’Institut de science et d’ingénierie supramoléculaires (CNRS/Université de Strasbourg), Jean-François Lutz développe des polymères dits « informationnels ». A l’instar des macromolécules naturelles comme l’ADN ou les protéines, ces polymères synthétiques contiennent des séquences ordonnées de monomères et peuvent donc stocker de l’information. Ces nouveaux polymères sont appliqués, entre autres, dans les domaines du stockage de données, de la traçabilité de matériaux et de la lutte anti-contrefaçon.

Cornelia Meinert, lauréate de la Subvention de la Fondation Simone et Cino del Duca

Chercheuse à l’Institut de chimie de Nice (CNRS/Université Côte d’Azur), Cornelia Meinert étudie l'origine de l'homochiralité biologique, c'est-à-dire l'uniformité de la chiralité moléculaire observée dans les organismes vivants. Ses recherches se concentrent sur l'hypothèse que ce phénomène pourrait avoir été initié par des processus photochimiques interstellaires, bien avant la formation de notre Système solaire. En décryptant ce mécanisme, elle espère éclairer comment les molécules à la base de la vie ont pu être influencées par des événements cosmiques, offrant ainsi des perspectives cruciales sur les origines de la vie elle-même.

Virginie Vidal, lauréate de la Médaille de chimie

Chercheuse à l’Institute of Chemistry for Life and Health Sciences (Chimie ParisTech-PSL/CNRS), Virginie Vidal s’intéresse à la chimie moléculaire et développe des méthodes de synthèses originales pour accéder à de nouvelles briques moléculaires à hautes valeurs ajoutées par catalyse dans un contexte de chimie durable. Elle a notamment élaboré la synthèse de phosphines chirales en collaboration avec des partenaires socio-économiques qui ont été préparées à l’échelle industrielle, commercialisées et utilisées par la communauté internationale.

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