Hommage à Richard Robert Ernst, Prix Nobel de chimie 1991

Hommages

Richard Robert Ernst, considéré comme le père de la RMN, s’est éteint à l’âge de 87 ans le 8 juin 2021 en Suisse, sa terre natale. Ce chimiste a été lauréat du prix Nobel de chimie en 1991 « pour ses contributions au développement de la méthodologie de la spectroscopie de la résonance magnétique nucléaire à haute résolution». Son apport exceptionnel à cette technique incontournable restera dans l’histoire de la discipline. L’Institut de chimie du CNRS lui rend hommage.

Richard R. Ernst a étudié à l'École polytechnique fédérale de Zurich (Eidgenössische Technische Hochschule, Zürich) où il a été professeur de chimie physique. Dans cet établissement, il a développé ses travaux sur la résonance magnétique nucléaire. Un champ de recherche qu’il a investi toute sa carrière.

Entre 1963 et 1968, à Palo Alto en Californie, il développe la spectroscopie multidimensionnelle par résonance magnétique nucléaire (RMN), alors qu'il est employé de Varian Associates.

En octobre 1991, c’est la consécration, l'Académie royale des sciences de Suède décerne le prix Nobel de chimie 1991 au professeur Richard R. Ernst, de l’Eidgenössische Technische Hochschule (ETH), Zürich, Suisse, pour ses contributions au développement de la méthodologie de la spectroscopie par résonance magnétique nucléaire à haute résolution. Elle peut être appliquée à une grande variété de systèmes chimiques, des petites molécules (par exemple les médicaments) aux protéines et aux acides nucléiques. La spectroscopie RMN mesure instrumentale essentielle en chimie connait grâce à lui une augmentation spectaculaire de la sensibilité et de la résolution des instruments. En effet, une percée majeure s'est produite en 1966 lorsque Richard R. Ernst (avec Weston A. Anderson, États-Unis) découvre que la sensibilité des spectres RMN peut être considérablement augmentée si le balayage radiofréquence lent auquel l'échantillon est exposé est remplacé par des impulsions radiofréquences courtes et intenses. On lui doit la mise en place de la RMN moderne à transformée de Fourier. Il a aussi collaboré avec son collègue à l’ETH de Zürich, Kurt Wüthrich, qui a obtenu le prix Nobel de chimie en 2002 pour les applications de la RMN aux études de macromolécules biologiques.

Il a également reçu nombre de prix parmi lesquels le prix Ampère, Benoist, Wolf et Horwitz.

Son expertise lui a valu de nombreux titres : Docteur honoris causa des universités de Montpellier, Zurich, Babeș-Bolyai, Docteur honoris causa de l'université d'Anvers, membre de l'Académie allemande des sciences Leopoldina, de l'École polytechnique fédérale de Lausanne. Il a été aussi membre de l'Académie nationale des sciences, membre étranger de la Royal Society, membre étranger de l'Académie des sciences de Russie, Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences, membre de l'Academia Europa, Commandeur de l'ordre de l'Étoile de Roumanie.

Au-delà de cette renommée, Richard R. Ernst était apprécié pour son humanisme et son éthique scientifique. Pour lui, un chercheur doit savoir faire son auto-critique et reconnaître quand il s’est égaré.

 

 

 

 « The Nobel Prize in Chemistry 1991 [archive] », Fondation Nobel, 2010.