Emergence@International, une opportunité pour développer de nouvelles collaborations à l’étranger

Institutionnel International

Le programme Emergence@International, lancé par CNRS Chimie en 2019, finance l’organisation de conférences à l’étranger pour une trentaine de chimistes travaillant sur des domaines de rupture. Trois lauréats témoignent sur les opportunités que leur a offertes ce dispositif.

Avec l’appel à projet Emergence, CNRS Chimie accompagne des chargés de recherche CNRS ou enseignants-chercheurs 5 à 10 ans après leur prise de fonction, en finançant une bourse post-doctorale pour un projet novateur par rapport à l’état de l’art et en encourageant la prise de risque. Parmi les candidats à ce programme, l’institut sélectionne en parallèle une trentaine de chimistes par an et alloue un budget pour leur permettre d’organiser une tournée d’une quinzaine de jours à l’étranger : c’est le dispositif Emergence@International.

Les lauréats sont accompagnés par CNRS Chimie pour élaborer un programme de visites. Ils sont en particulier incités à se rendre dans l’une des institutions de recherche avec lesquelles le CNRS partage des International Research Centers (IRC), situés au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, au Canada, au Japon et au Brésil. L’objectif de ces tournées : permettre aux jeunes scientifiques de nouer des contacts et de développer de futurs partenariats internationaux.

Un pari réussi pour Sophie Ayciriex, enseignante-chercheuse à l’Institut des sciences analytiques (CNRS/Université Claude Bernard Lyon 1), qui s’est rendue en Amérique du Nord en octobre 2024. Elle a visité le Toronto Center for Liver Disease au Canada, un centre de référence international sur les maladies chroniques du foie, ainsi que le département de microbiologie moléculaire et d’immunologie de l’école de médecine de l’Université Saint-Louis, aux États-Unis. « J’ai eu des échanges très enrichissants avec les chercheurs et doctorants que j’ai rencontrés, notamment lors des séminaires que j’ai animés. J’ai présenté les travaux réalisés à l’ISA en développements méthodologiques par spectrométrie de masse (MS) et en chimiométrie, en collaboration avec mes doctorants et post-doctorants, notamment dans le domaine de l’imagerie MALDI MS. J’ai également eu l’opportunité de discuter avec des collègues de l’Université Saint-Louis spécialisés en lipidomique et spectrométrie de masse, des sujets qui font écho à mes propres activités de recherche », explique cette chercheuse œuvrant à l’interface de la biochimie et de la chimie analytique. « Ces dix jours de science de haut niveau à l’international m’ont permis de nouer plusieurs collaborations de recherche, aussi bien à Toronto qu’à Saint-Louis, avec des projets qui débuteront dès janvier 2025. »

Alexis Prieto, chercheur à l’Institut Charles Gerhardt Montpellier (CNRS/ENSC Montpellier/Université de Montpellier), s’est lui aussi rendu au Canada en novembre 2024 dans le cadre du dispositif Emergence@International. A l’issue de sa tournée à Toronto (université de Toronto), Québec (université Laval) et Montréal (université McGill, université de Montréal et université du Québec à Montréal), le spécialiste de chimie radicalaire et de photochimie dresse un bilan très positif : « Ce séjour m’a permis de gagner en visibilité et d’établir des liens qui, je l’espère, mèneront à de futures collaborations. Certaines rencontres m’ont sensibilisé à des besoins et des problématiques d’autres domaines, donnant des perspectives pluridisciplinaires à ma recherche. »

La tournée de Birgit Habenstein, chercheuse au laboratoire Chimie et biologie des membranes et des nanoobjets (Bordeaux INP/CNRS/Université de Bordeaux), l’a quant à elle conduite à l’université de São Paulo, au Brésil, en octobre 2024. La chimiste, dont les recherches se concentrent sur la spectroscopie de RMN et les mécanismes des assemblages biomoléculaires à l’échelle atomique, raconte : « J’ai eu des échanges très intéressants avec mes homologues des départements de physique, de chimie et de pharmacie sur le campus de Ribeirão Preto, qui travaillent en particulier sur la lutte contre les maladies infectieuses ». Birgit Habenstein a ensuite rejoint le campus principal de l’université, situé à cinq heures et demie de route. « Après ma visite du département de physique et de chimie à São Paulo, qui m’a permis de rencontrer les spécialistes de la spectroscopie aux rayons X et de la spectroscopie de RMN, j’ai conclu mon programme par une visite de l’International Research Center, que l’université a lancé avec le CNRS en 2023, et par un séminaire au département de parasitologie, l’un des plus grands du monde. »

Autant de visites qui témoignent du succès du programme Emergence@International, que CNRS Chimie souhaite rendre encore plus visible à l’avenir.

Rédacteur : CD

Birgit Habenstein (au centre) et ses collègues des départements de physique et de chimie de l'université de São Paulo © Birgit Habenstein

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Communication CNRS Chimie