Des surfaces antibactériennes pour les habitats spatiaux
L'homme expire en permanence des microbes, issus de son microbiote, qui se déposent sur les surfaces des parois intérieures de la station spatiale internationale (ISS). Ces dépôts forment des biofilms qui peuvent altérer les surfaces, instruments, et la santé des autres spationautes.
Le 5 juin, des échantillons synthétisés conjointement par des scientifiques CEA-LETI et du SyMMES (CNRS/UGA/CEA) ont rejoint l’ISS à bord d’une fusée Falcon 9 de SpaceX. Le traitement de surface bio-inspiré qu’ils ont subi, à base de peptides anti-microbiens, s'inscrit dans le cadre d'un vaste projet visant à développer des matériaux antibactériens, à faible toxicité, pour les habitats spatiaux.
le projet « MATISS » (Microbial Aerosol Tethering on Innovative Surfaces in the International Space Station) consiste à exposer ces matériaux à l'environnement de l'ISS pendant une période suffisamment longue afin de collecter les bactéries qui s'y déposent.
Après leur retour sur Terre (dans 8 mois pour certains, 16 mois pour d’autres), les échantillons rejoindront le laboratoire de Laurence Lemelle à l’ENS Lyon où ils seront caractérisés : nombre de bactéries adsorbées par unité de surface et type de bactéries absorbées. L’objectif est d’évaluer la capacité des bactéries à s'adsorber sur une surface en micro-gravité, et/ou, dans un second temps, à former des biofilms. Les premiers résultats sont attendus en 2025.
Rédacteur : CCdM