Des chercheurs du CNRS s’impliquent dans la première école thématique africaine sur la chimie durable

Développement durable International

La première école de formation doctorale africaine sur la chimie durable a rassemblé les étudiants de 16 pays africains sous l’égide de l’International Union of Pure and Applied Chemistry et de la Royal Society of Chemistry. L’occasion unique pour ces étudiants de rencontrer des experts internationaux du domaine et de se constituer un réseau. Et une initiative à laquelle a contribué le CNRS, notamment par le biais de Sylvain Caillol, directeur de recherche à l’Institut Charles Gerhardt Montpellier.

Professeur et directeur de la Chaire SusMat à l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), Youssef Habibi est à l’origine de la première école thématique africaine sur la chimie durable qui s’est tenue du 21 au 27 avril 2024 à Benguerir au Maroc. Son objectif : informer et former les doctorants africains autour de cette thématique, mais aussi leur permettre de constituer un réseau. Il a alors réuni un comité d’experts internationaux, comme John Warner du Warner-Babcock Institute for Green Chemistry (Etats-Unis), James Clark de l’Université de York (Royaume-Uni), ou encore Mary Kirchhoff de la Société Américaine de Chimie ACS (USA). Sylvain Caillol, de l’Institut Charles Gerhardt Montpellier (ICGM – CNRS/ENSC Montpellier/Université de Montpellier), est également membre du comité. « C’est la première fois qu’une telle initiative est lancée par une institution africaine », s’enthousiasme le chercheur, qui collabore avec Youssef Habibi depuis la création de la Chaire SusMat, notamment par de l’enseignement et de l’encadrement doctoral.

La Chaire SusMat a ainsi accueilli plus de soixante doctorants en provenance de seize pays africains dont l’Afrique du Sud, la Tunisie, la Côte d’Ivoire, le Bénin ou encore le Niger. L’école de formation doctorale, sous l’égide de l’International Union of Pure and Applied Chemistry (IUPAC) et de la Royal Society of Chemistry (RSC), a permis aux étudiants de suivre des cours et des travaux dirigés dans toutes les disciplines de la chimie durable (chimie organique et inorganique, polymères et matériaux, solvants, analyse du cycle de vie…)

Les doctorants, sélectionnés pour leur excellence et en prenant en compte la parité, ont vu leur participation financée par l’UM6P. « La force de cette école thématique, c’est le networking entre étudiants, sachant que certains n’étaient jamais partis à l’étranger auparavant », explique Sylvain Caillol. « Elle donne aussi à ces étudiants l’occasion d’entrer en contact avec des experts internationaux qui n’ont pas forcément l’habitude de se rendre en Afrique. »

Cette première édition amorce d’ores et déjà la création d’un réseau africain de futurs chimistes, sous l’impulsion du Professeur Ahmed Legrouri (Université Al Akhawayn, Maroc). Une initiative qui tombe à pic alors que le CNRS cherche à renforcer ses relations avec le continent, comme le montrent l’adoption d’un plan pluriannuel de coopérations avec l’Afrique en 2021 et l’ouverture prochaine d’un bureau de représentation à Nairobi, au Kenya. L’école thématique porte déjà ses fruits : deux étudiants commenceront leur thèse en septembre 2024, en codirection entre l’UM6P et l’ICGM. « Nous avons des ambitions de long-terme et nous espérons que cette édition sera la première d’une longue série ! » conclut Sylvain Caillol.

Participants de l'école doctorale GreenChem Africa, avril 2024 © UM6P

Contact

Sylvain Caillol
Chercheur à l’Institut Charles Gerhardt Montpellier (CNRS/Université de Montpellier)
Communication CNRS Chimie