Dans les labos de chimie : des actions de solidarité, mais aussi de la recherche

COVID-19 Entretiens

Directeur de l’Institut de chimie du CNRS, Jacques Maddaluno fait le bilan des actions des laboratoires de chimie du CNRS et de ses partenaires pour aider les soignants face au COVID-19 et faire avancer la recherche.

Comment les laboratoires de chimie se sont-ils organisés pour faire face au confinement et à la pandémie ?

Jacques Maddaluno : L’Institut de chimie du CNRS (INC) a mis en place son plan de continuité d'activité dès le 17 mars. La majorité de nos 144 laboratoires a fermé et le personnel s'est organisé en télétravail, même si certains ont continué à se déplacer régulièrement pour entretenir du matériel par exemple. Une liste très raisonnable de ces agents a été établie rapidement, afin que leur délégation régionale puisse fournir des autorisations de déplacement professionnel. Cela s’est fait sans problème mais était indispensable à instaurer : l’ensemble des instruments en question, souvent à maintenir à une très basse température, pourrait se dégrader rapidement sans entretien, pénalisant les recherches lors de la reprise d’activité.

Certains laboratoires ont recentré leurs recherches sur le COVID-19 et maintiennent donc une activité expérimentale...

J. M. : Oui, plusieurs scientifiques issus des unités du CNRS et de ses partenaires ont répondu à l’appel à projet de l’Agence nationale de la recherche ANR Flash COVID avec succès. C’est le cas, par exemple, de la directrice de recherche CNRS Julia Chamot-Rooke de l’unité de service et de recherche MSBio1 : elle étudie les interactions entre protéines virales et cellules de l’hôte humain, notamment pour comprendre comment le virus pénètre dans les cellules humaines et comment il parvient à échapper au système immunitaire.

D’autres ont lancé des projets de recherche en dehors de l’appel ANR, comme Anne Imberty, directrice du CERMAV2, spécialiste en glycobiologie, l’étude des sucres du vivant. En collaboration avec le Helmholtz Centre for Infection Research allemand, elle entend caractériser la structure cristallographique d’une partie de la protéine du SARS-CoV-2 que le coronavirus utilise pour s’attacher aux cellules humaines. Ce pourrait être un point faible du virus.

D’autres équipes travaillent à augmenter la sensibilité des tests sérologiques qui témoignent d’une infection passée par le virus, par exemple à l’Unité de chimie organique3 et à l’Institut de chimie de Clermont-Ferrand4, cette dernière en collaboration avec une start-up américaine.

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Jacques Maddaluno
Directeur de l'Institut de chimie